La philo, c’est pas pour les enfants ?

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Depuis quelques années, de plus en plus d’initiatives sont menées pour initier les enfants à la philosophie. L’origine de cette pratique se trouve dans les travaux du professeur de philosophie américain Mattew Lipman, qui dès les années 1970, a commencé à développer la philosophie pour enfants. Il ne s’agit pas de leur présenter les textes, les auteurs ou l’histoire de la philosophie de façon simplifiée, mais de les amener tout doucement à une réflexion de type philosophique. Aujourd’hui, quatre ou cinq grands « styles » de philosophie pour enfants sont pratiqués, suivant que l’animateur a plus ou moins de place, que la question de départ est proposée ou dégagée par les enfants eux-mêmes… On démarre souvent par une histoire à portée philosophique ou par une question socratique du type : « qu’est-ce que… ? ». Par exemple : qu’est-ce que l’amitié ? C’est quoi, pour toi, avoir un ami ? Quand est-ce que tu sais que quelqu’un est ton ami ? Que tu es un ami pour lui ? Est-ce qu’il faut être copain avec tout le monde ? etc… L’animateur n’est pas là pour fournir des réponses, mais pour soutenir, expliciter et faire rebondir la réflexion des enfants. Ce sont eux qui, par leur débat, élaborent les concepts, proposent des réponses, se contredisent, reformulent les positions des uns et des autres.

Petit à petit, donc, en mettant l’enfant non en position de réception d’un savoir possédé et transmis par l’adulte, mais en position d’élaboration et d’appropriation, on l’aide à développer son jugement et son esprit critique. De même qu’on apprend à marcher en marchant, on apprend à penser en pensant, et apprendre à mieux penser est un atout certain pour la conduite de sa vie future. Non seulement l’enfant développe des compétences utiles pour la suite de son parcours scolaire (expression, argumentation, conceptualisation, vocabulaire…), mais il acquiert également des compétences sociales, démocratiques, une meilleure connaissance de soi… Et s’il faut en croire les philosophes, qui depuis Aristote considèrent majoritairement que la philosophie participe au bonheur, c’est bien d’apprentissage du bonheur qu’il s’agit au bout du compte.

L’UNESCO reconnaît l’intérêt de la philosophie pour enfant et en recommande la pratique dès la maternelle. Pourtant, à l’heure où la philosophie est réservée à la seule classe de terminale et que son introduction en première est perpétuellement en débat et loin d’être acquise, il semble encore plus lointain d’introduire la philosophie à l’ensemble du cursus et à l’échelle de l’éducation nationale. Il ne faut qu’en saluer d’avantage les initiatives locales, en souhaitant qu’elles nous fournissent de plus en plus d’informations sur les meilleurs pratiques, leurs bienfaits et leurs limites.

Par exemple : une fiche sur le bonheur par le magazine Pomme d’Api. On part ici de la description d’un dessin.  http://ekladata.com/charivari.eklablog.com/perso/langage%20contente%20heureux.pdf

Pour approfondir la théorie, une présentation par le chef de file de la philosophie pour enfant en France, Michel Tozzi, professeur à l’université de Montpellier 3 :  http://www.philotozzi.com/category/les-champs-dapplication/lecole/les-champs-scolaires-non-traditionnels/lecole-primaire-de-la-maternelle-au-cm2/

 

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